IKKEM : À la rencontre de l’artiste (interview)
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Découvrez qui est vraiment IKKEM !
• Pourquoi avoir choisi de t’installer à Montréal ?
Montréal à l’origine c’était pour mes études mais aussi pour partir loin, me retrouver seul et grandir, mûrir. Aujourd’hui j’y travaille et je regrette pas d’y être allé. Peut-être que sans Montréal on aurait pas eu d’Ikkem.
• Tes origines se reflètent-elle dans ton rap ?
Bien sûr! Le Maroc c’est pas qu’une origine, j’y suis né et j’y ai grandi. Peu importe où j’habite ça sera toujours dans ma valise. Je mets des références et je rap en arabe parfois. Certaines mélodies sont graves influencées aussi. C’est naturel pour moi donc je ne me force pas.
• Quand on t’écoute c’est à la fois doux et planant, comment tu définirais ton style ?
C’est la seule question à laquelle je ne peux pas vraiment répondre hahaha. C’est très dur de se définir quand on est en plein dedans surtout que ça varie beaucoup entre les morceaux, et vous avez même pas encore entendu la suite. Je vous laisse le faire surement mieux que moi ça.
• Avant « Projet Data » tu as fait pas mal de sons auto-produits, tu peux nous en dire plus ?
Jusqu’à Janvier 2020, quasiment personne n’était au courant que je rappais. Pas mes parents, pas la plupart de mes potes du lycée… Du coup quand j’ai eu plus de temps pour faire les choses proprement, et surtout le courage, je me suis mis à aller en studio, à passer plus de temps sur les textes. Mais je voulais pas juste balancer des morceaux et dire « Voilà, je fais du rap ». On a construit un thème sur les EP, pour se présenter on a imaginer une galerie où chaque EP était un tableau. Un tableau c’était une partie de mon rap. On est toujours attaché au fait de raconter des histoires. Aujourd’hui ces EP j’arrive plus à les écouter.
• Il semblerait que tu veuilles emmener ton auditeur dans un voyage sentimental et introspectif, comment tu transmets ça à tes auditeurs ? Quelle est ta recette ?
En restant sur ce que j’ai connu et sur ce que j’ai vécu. Le but de la musique c’est avant tout de transmettre des émotions. Pour y arriver on doit les ressentir soit même quand on écrit pour le faire. Le texte seul ne suffit pas alors dans ma « recette » on a aussi les prods. Avec le reste de l’équipe on a jamais voulu faire du copié-collé de ce qui a été fait avant, on veut faire notre truc à nous. On cherche toujours à voyager en crescendo, tout ce projet représente ça. DATA n’est pas un voyage que j’ai fait seul, c’est le travail de tout le monde et si j’ai réussi à transmettre les émotions que je voulais c’est grâce à eux.
• Si tu devais choisir deux morceaux dans ton LP qui te définissent le plus ça serait lesquels ?
Je pense que je prendrais 2 morceaux très différents parce que c’est aussi ça ma musique, c’est une dualité entre les moments où je préfère être plus dans ce kick mélangé à de la mélodie et un morceau beaucoup plus introspectif. Pour la première catégorie Hellboy, clairement on s’amuse beaucoup sur les parties kickés et j’ai tout mes potes dans le clip donc ça a une saveur particulière. Pour la deuxième, Ce Temps. Un morceau qui m’a fait beaucoup de mal parce que j’ai dû me remettre dans un mood assez compliqué et réveiller des souvenirs que j’aurais préféré ne pas revivre pour l’écrire. Mais on a cette écriture que j’adore et qui une fois posée me permet de me détacher de ce qui s’était passé. En plus on a les références à mes influences et des métaphores que j’adore.
• Maintenant que tu t’es vraiment lancé professionnellement quelle est la prochaine étape pour toi ?
La prochaine étape c’est clairement de continuer le travail, d’avoir des retours et d’essayer peut-être de faire des scènes et rencontrer du monde. Ce qui est sûr c’est que DATA est que la première marche.
• En dehors du rap ? Ça serait qui ton artiste « pêché mignon » ?
Je vais perdre de la cred en plus mais je dirais Ed Sheeran. Ses textes, les mélodies sont toujours hyper travaillés et moi ça me marque.
• Et sur une île déserte tu embarquerais qui dans les oreilles ?
Je pense que j’embarque Feu, cet album je pourrai l’écouter tous les jours jusqu’à ma mort je m’en lasserai jamais.
• Merci Ikkem, si tu devais avoir le mot de la fin, celui qui te correspond à 100% en tant qu’artiste ça serait lequel ?
Un jour KO, qui me rec et mix mes sons, m’a dit que j’étais cryptique dans mes textes. Je trouve que c’est une bonne façon de voir ma musique, je suis pas fixé sur un type de morceaux donc dur de déchiffrer mon style, je caches parfois les liens entre les morceaux et j’aime bien jouer sur les mots pour les codés. Donc oui, cryptique.
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- PUBLIE PAR
- Eddy